EMBRUN 2015

Ici toutes les informations sur les courses des adhérents

Modérateur: Thiburs

Re: EMBRUN 2015

Message par Fanny » 07 Septembre 2015, 11:05

Tout simplement RESPECT et BRAVO !!
Ton récit donne des frissons et les larmes aux yeux...
C'est une expérience qui donne envie de vivre.. au moins une fois !

A très bientôt :)
Fanny
 
Message(s) : 20
Inscription : 23 Juin 2014, 11:03

Re: EMBRUN 2015

Message par Thiburs » 05 Septembre 2015, 19:08

Wouah !
Je n'ai jamais douté que tu puisses rejoindre l'arrivée tête haute.
Mais quelle expérience ! On y retrouve des bribes de l'histoire de chacuns mais ça n'est jamais tout à fait pareil.
Tu peux être fière.
Bravo !
Thiburs
 
Message(s) : 249
Inscription : 01 Août 2013, 14:53

Re: EMBRUN 2015

Message par Christophe » 05 Septembre 2015, 18:48

Je suis ému ... Remonte en moi ce souvenir de ma course l'an dernier qui restera à jamais gravé en moi ... Et ce récit si bien écrit où Flavie la guerrière se dévoile ... Flavie, son univers à part et son potentiel physique incroyable ! BRAVO !
Christophe
 
Message(s) : 113
Inscription : 27 Septembre 2013, 20:32

Re: EMBRUN 2015

Message par EmbrunCed » 04 Septembre 2015, 14:31

C'est fou comment on ressent tout c'est vraiment génial cette course c'est unique !!! MErci à nos nouveaux irons
EmbrunCed
Administrateur
 
Message(s) : 218
Inscription : 03 Juin 2013, 13:28

Re: EMBRUN 2015

Message par thbilley » 04 Septembre 2015, 04:05

Put.. que c'est bien dit ! C'est tout bête mais ce passage de ligne d'arrivée me fait toujours frissonner voir presque couler une petite larme. L'humain est drôlement fait ! Embrun ça vaut aussi par les souvenirs que ça laisse. Vite qu'on puisse en reparler de vive voix. On savait que tu avais des jambes de feu , on sait maintenant que la tête est à la même température. Encore bravo. Thierry
PS : C'est aussi vrai que le faire avec le soutien de copains dans ou à coté de la course c'est quand même mieux !
thbilley
 
Message(s) : 827
Inscription : 19 Septembre 2013, 21:30

Re: EMBRUN 2015

Message par flavie98 » 03 Septembre 2015, 22:31

Et bien...Je vais tenter d'être à la hauteur mais Alain a placé la barre haut, et pas qu'au sens littéral !
Alors il était une fois Embrun by Flavie
Tout d'abord, comme tout bon manuscrit,je tiens à vous remercier du plus profond de mon coeur pour vos messages de soutien, le suivi de la course et aussi ceux qui ont fait le déplacement. Paradoxalement si Embrun reste la plus longue épreuve solitaire à ce jour pour moi, elle est aussi celle où j'ai été le plus entourée. Un merci particulier à grand gégé pour m'avoir supporté et encouragé les heures précédent le grand saut.
Donc je commence. Il y a d'abord l'arrivée sur Embrun, le village tant de fois fantasmé et imaginé. Et non Embrun n'a guère l'allure de village olympique, on pourrait presque penser que l'on vient passer qlqs jours de vacances si ce n'est les affiches placées ça et là pour nous rappeler "le triathlon le plus difficile au monde" Amen. Etonnament pas beaucoup de triathlètes dans les rues, ils sont déjà entrain de s 'échauffer..
Un peu déboussolée au retrait des dossards et en voyant la liste impressionnante des inscrits: ah vous êtes sûrs que c'est le mien? ah oui en effet c'est bien mon nom..ça y est, y a plus qu'à faire un tour de vélo pour vérifier que tout fonctionne, ce sera pour le lendemain car on décide de reconnaitre l'Izoard en voiture. Ce qui n'était pas des plus juducieux car en A5 bizarrement les 8% ne semblent pas si pentus..Mais au moins je suis déjà dans la course. Je dors étrangement bien le jeudi soir,plus de 10H je pense, le corps sait qu'il faut faire des provisions! Vendredi le temps se dégrade, on finit sous des trompes d'eau, on regarde la météo de samedi toutes les heures pour se rassurer: soleil/nuage/pluie. Parfait tant qu'ils n'annoncent pas de la neige!
Je me décide à mouliner 1H pour évacuer le stress qui monte sous l'oeil accusateur de Gégé ( PAS de sport la veille, du JUS) et bien j'ai été assez intuitée de ne pas l'écouter car à la première montée, mon petit plateau ne passe pas. je persévère mais la sentence reste la même : pas de petit plateau sauf à y rester dessus ou à m'arreter pour le mettre à la main. Il est 15H, le briefing est dans 2H et le dépot max des vélos dans le parc dans 3H. JE CONTROLE GRAVE. :oops: Vite direction le réparateur de vélo le plus pro et le plus gentil. "Mais ne vous inquiètez pas mamzelle, on a l'habitude, tout va bien se passer , il sera plus que prêt" J'ai envie de l'embrasser. Et en effet 2H après, je l'ai retrouvé, rutilant et prêt à faire chauffer le goudron !
Et puis il y a le dernier repas, celui où on regarde ses amis et sa famille manger, parler et boire de façon détachée et légère, avec cette impression bizarre d'être à l'extérieur de tout ça. Vient ensuite la dernière nuit, où on sait pertinemment qu on ne dormira pas mais on espère tout de même se reposer un minimum et surtout ne pas paniquer et ne pas faire une crise de somnanbulisme qui nous ferait prendre la voiture et rentrer à Cahors plage!
Mais non en fait, rien de tout cela, l'esprit se transforme cette dernière nuit, et commence son travail de concentration qui restera intact le lendemain matin, enfin 3H plus tard, au petit déj..constitué de pates et d'un grand café. Les amis se sont levés donc plus question de rebrousser chemin mais ça y est je ne suis plus là, je n'entends presque plus rien du monde extérieur et je suis étonnamment calme. Et cette improbable sérennité m'accompagnera jusqu'au lancement de la course. La préparation sur le parc à vélo de nuit juste avant le départ est un expérience sensationnelle, toujours ce silence à peine ébranlé par l'angoisse collective, les visages qui se ferment au fur et à mesure que les minutes passent, un mélange indescriptible d'excitation et de terreur. On ose à peine parler à ses voisins, c'est la première fois? oui . Pour moi aussi, ouf. et puis l'appel pour rejoindre la plage, que je découvre, mais avant l'ultime épreuve des barrières fermées par un cadenas dont la clé a été perdue...coincés derrière les barreaux! panique au sein des organisateurs, on parle de chercher une pince mais non finalement passe partout a retrouvé la clé et libère ainsi les lions enragés qui courent déjà sur la plage. les femmes ( et les enfants , ah non?) d'abord. On ne pousse pas. Le départ d'un embrunman est un vrai cas pratique de sociologie au final.. Et puis ça y est, le départ est donné et tout le stress refoulé fait surface pendant que je risque de me noyer à force de ne pas pouvoir respirer malgré la température clémente de l'eau et sa transparence, alors je passe en brasse vite avant de paniquer complètement! Les autres sont déjà bien devant et je tente tant bien que mal de tenir le groupe en faisant la grenouille. Je tente une première fois de switcher en crawl mais rien à faire, la tête dans l'eau de nuit c'est pas mon truc, alors je me résouds à nager en brasse ce qui s'avère plutôt efficace pour faire de la place dès que les premiers hommes arrivent sur nous! en revanche à la fin du premier tour, mes jambes commencent à fatiguer et comme j 'ai pris mes repères et que le jour fait son apparition, je passe enfin en crawl et "me repose" sur les 2 derniers kms..ça y est c 'est FINI, l'épreuve la plus stressante pour moi.. j'ai déjà gagné quelque chose donc c'est sereine que j'enfourche le vélo en priant lac et terre que le magasin d'Embrun ait été à la hauteur de sa réputation. Mais avant , un sandwich bien mérité et j'ai la bonne intuition de ranger mes affaires de CAP dans un sac plastique car le ciel n'est pas vraiment bleu bleu...les jambes tirent un peu et c'est déjà la première bosse. A ce stade tout va bien . Je me fais remonter par Christophe, un joyeux concurrent qui me demande mon 06 en haut de l'Izoard! Mais je le reprendrai plus tard ( christophe pas son 06 !)
Et puis c'est la surprise , je vois apparaitre Alain sorti de nulle part avec son vélo vintage et ses baskets! ça fait du bien de voir une tête connue donc on fait un bout de chemin ensemble. Le plus agréable à mon sens de part le paysage et aussi l'effet de groupe. On arrive qd même à se faire réprimander par les arbitres ( mais vous le savez déjà) et il y a malheureusement le gros carton à vélo qui se soldera par un décès devant lequel on passe en essayant de ne pas trop voir et en restant concentré car déjà la faux plat montant de l'Izoard se profile, on passe la grosse plaque ( après la prière si vous avez suivi) et c'est parti, les jambes sont chaudes, le moral au beau fixe mais pas pour longtemps car je n'aurais jamais cru souffrir autant sur l'ascension du col. C'est bien beau les cols pyrénéens mais j'avais oublié un détail qui a son importance: c'est (bien) plus grand les alpes, les cols sont donc plus longs et paraissent encore plus longs avec 80 bornes dans les pattes! Alors on pense au sommet mythique et mystique et aux visages de mes supporters préférés qui m'attendent en haut, ça donne du courage. Malheureusement je n'ai pas pu profiter du paysage car à peine le col gravi, que le vent et la pluie entrent dans la course et ça pèle la haut (7°..) Vite mon Kway . M....!!!! Il est tombé sur l'ascension, damned!! Impossible de descendre avec cette pluie et ce froid, donc je chippe un sac poubelle au ravitaillement et Yann un de mes supporters me glisse discrètement son coupe vent sur la descente, me sauvant la vie et la course . En effet la descente sous une pluie torrentielle a fini d'achever mon moral. Je n'ai JAMAIS eu aussi froid de ma vie.. Les épaules tétanisées, les doigst gelés. Les mains crispées sur le guidon, en priant ( décidément c 'est très spirituel cette course) le Dieu de l Izoard de ne pas chuter ..Jamais descente ne m'aura paru aussi longue et difficile, sans compter l'arrivée sur Briançon qui n'est pas des plus esthétiques... Et nos amis les supporters sont tous rentrés dans leur chaumière devant le feu, je sens que la 2e partie ne va pas être des plus funs..Surtout que les groupes ont été disloqués pendant l'ascension donc je me retrouve très souvent seule sur ce parcours qui n'en finit plus. Heureusement qu'il reste quelques bosses pour s'occuper parce que ce serait presque un peu chiant là,.. La pluie qui ne s'arrête décidément pas. Et les kms qui eux n'avancent pas. Enfin l'arrivée sur Embrun, et celle du soleil, youpi!! Et le speaker qui accueille les premiers arrivants .ah bon ça va nous n'aurons qu'un marathon de retard! Tiens revoila mon pote Christophe beaucoup moins en forme pour le coup!
MAis non fausse alerte il reste encore 10km et une bonne bosse parce que sinon ça ne serait pas drôle. Bon je ne suis plus à ça près mais j'ai bien envie de chausser mes baskets là .. Enfin sur le parc! Je ne vois pas mes supporters et ça me mine un peu ( j apprendrai plus tard qu'ils ont mis 3H à descendre l'Izoard à voiture, vive le vélo) mais je suis bien contente de larguer la bête , et bien contente d'avoir mis mes affaires au sec aussi! C'est parti, les jambes moins lourdes que ce que je pensais ( mais je me suis bien économisée sur le vélo!) et le premier semi se passe tant bien que mal en un peu plus de 2H, grâce aussi à mes 2 compères qui m'accompagnent de loin pour ne pas se faire griller, mais le parcours est très pénible. Bcp de bosses et donc de relance sans compter tous les gens sur le bord de la route qui n'arrêtent pas de me dire " que c'est bientôt fini" aahha la blague. Sauf que je n'ai pas le sens de l'humour à ce stade.. Et je craque à la fin du premier semi, les jambes fontionnent mais la tête dit non, le 2 e semi sera une lutte acharnée entre moi et moi pour ne pas abandonner. Je pense à mon gégé qui me dit que je marcherai sur le marathon, et bien oui il avait raison, j'ai honte de l'avouer mais j'ai marché sur les montées, et ça ne m'a même pas reposé , tout juste fait perdre du temps. Mais c'était une expérience inédite et indescriptible de passer 2H30 à essayer d'avoir raison sur sa tête. Le soleil commence déjà sa descente, et enfin je les vois, les 40 kms tant attendus, alors je sais à ce moment là que c'est gagné et que c'est fini, qu'il ne reste plus qu'à et j'accèlère, je donne tout ce qu'il me reste et les doutes, les douleurs s'envolent à chaque foulée, même si je dois tomber maintenant je finirai en rampant! Mais ce n'est pas la peine car je vois le tapis beu se profiler et ma fille qui m'y rejoint, je la passe enfin cette p....de ligne, émue mais encore plus émue en regardant le visage décomposé et les yeux rougis de mes supporters adorés qui ont l'air d'avoir souffert plus que moi!
C'était le jour le plus long. C'était le jour le plus beau.
Merci.
flavie98
 
Message(s) : 2
Inscription : 28 Novembre 2014, 22:35

Re: EMBRUN 2015

Message par EmbrunCed » 25 Août 2015, 14:05

allrs la mega bravo... embrun restera toujours une course a part... a faire..
merci alain pour ton recit...ta performance.
bonne recup
a plus
EmbrunCed
Administrateur
 
Message(s) : 218
Inscription : 03 Juin 2013, 13:28

Re: EMBRUN 2015

Message par Calain » 24 Août 2015, 17:55

Seconde partie, plus banale.
Partie 2:
Je rentre de vacances en famille d'Autriche voila 3 semaines que mon activité sportive et réduite voir nulle, la faute à une tendinite au niveau du genou gauche la douleur est tenace, je suis sur la pente descendante de la forme, mais avec du jus.
J'arrive à St André d'Embrun c'est Damien un copain qui m'héberge, il rentre juste d'une coupe du Monde de parapente ou sa voile c'est fermée et a utilisé sont parachute de secours, s'est fait traîner au sol n'a absolument rien, cool. C'est un signe, le second sera le déluge de pluie à la dépose du vélo dans le parc. La pluie est la, des conditions froides pour les lendemain idéales pour un tendineux, pas de déshydratation à craindre.
Après le dépôt du vélo je rentre, le briefing se fera sans moi, je préfère voir les copains. 19 heure c'est l'heure de l'apéro, quelque verre de bières de la Ratz sortie des bagages, du vin de noix, déjà des Tucs, du melon. La discussion s'oriente parapente, et covoiturage pour un des convives. Le menu, sauté de légumes, je mangerais finalement un peu de riz préparer à la hâtes avant les boule de glaces du désert, la soirée se poursuit, je suis à se moment la quasi-certain de ne pas finir.
23 h30 je me décide d'aller au lit, Titouan est excité il ne veut pas dormir. La nuit porte conseil, j'ai décider la prudence et de ne pas mettre ma santé en péril je ne ferais que la natation.
Après un petit déjeuner copieux à 4 heure du matin, je descend seul à Embrun, Emilie fait une tête d'enterrement, elle connait mon choix.
Je me gare, envoie quelque texto de remerciement, j'enlève de la cagette fournie par l'organisation mes chaussures de vélo mon maillot avec de la nourriture, et le sac destiné au sommet de l'Izoard, enfile la trifonction du club, troque mes tongs contre mes chaussures de Running et file au parc à vélo avec ma combinaison néoprène et mes lunettes.
A l'entré du parc les commissaires me cassent les pieds pour avoir laissé mon casque et mon dossard sur le vélo, je leur dit qu'ils peuvent faire leur travail et me mettre une pénalité et qu'il n'y aura pas de vélo pour moi, leur décision m'importe peu. Je suis en mode no stress, contrairement à Flavie que je vois enfin. J'y rappelle la règle hyper simple pour finir toute épreuves de longue durée si t'es pas blessé, toute les 10 minutes boire et manger régulièrement. Elle insiste pour que je fasse le vélo, mais ma décision et déjà prise, "Swimming and stop".
Top départ je suis derrière je laisse partir la masse et nage tranquillement à mon rythme, je nage relax, je reste concentré avec mon petit niveau, quelques mouvements de brasse, un peu de dérive entre les bouées du parcours, je m'éclate. Le premier tour se termine je regarde ma montre, je suis dans mon timing. L'idée de monter sur le vélo germe en moi, faire la première boucle relax comme décrassage après la nage ou la faire en sens inverse pour encourager Flavie, deuxième tour aussi tranquille que le premier, le jour se lève. Je sors de l'eau regarde mon chrono,6 minutes d'avance j'ai atteint mon objectif. Je suis en paix avec moi même, grand sourire et pas de fatigue, le genou tient.
Je pars rejoindre mon vélo, quitte ma combinaison, mets le casque enfile des chaussettes et les Runnings, bois une gorgée de ma bouteille sirop cerise.
Sors en courant du parc à vélo en sifflotant, monte sur le vélo et fais quelques mètres avant de m'arrêter au ravitaillement, pour remplir mes poches vides d'un peu de ravitaillement, je coince quelques barres sous mon collant et basta. J'espère pouvoir rattraper Flavie pour l'encourager avant d'abandonner. Je fais un peu le spectacle avec quelques roues arrières plutôt ratées dans la première montée, et finis enfin par rejoindre Flavie sur les faux plats suivants, nous discutons on se fait engueuler. Je m'arrête aux différents ravitaillements.
A un rythme de sénateur pour moi la route se poursuit tranquillement, je pédale avec une jambe et demie, mon genou se comporte bien malgré une petite douleur. Nickel.
Sur les pente de L'Izoard Flavie fait une pause pipi, je poursuis ma route et décide de l'attendre au col.
Je discute longuement avec un concurrent de Limoux, il me félicite pour mon beau vélo des années 80, moi aussi car il à un vélo en Titane, pas une bouse en carbone. Je discute avec une arbitre et son pilote, leur demande si c'est pas trop pénible de faire de la moto toute la journée. Toujours relax, je double du monde en mode facteur sur ma bicyclette dans le col, je mouline avec mon 34x25. Je ressens quand même l'effet de l'altitude n'étant pas acclimaté. On me regarde bizarrement. Une fois en haut je vois Gérard, je récupère traînant au sol un baluchon à mettre sous ma combinaison, mange avec les doigts un gâteaux de riz pris à la volée. Je sauve ma peau et décide d'éviter l'hypothermie en descendant immédiatement et me résous à ne pas attendre la Miss en haut. Je claque des dents durant toute la descente, des crampes de froid surgissent aux jambes, je regarde sur le bas coté, j'espère un sac poubelle plein à vider et l'enfiler enfin, mais rien. J'ai lâchement abandonné Flavie à son sort me disant qu'elle était une grande fille et espère une bonne fin de course pour elle. Apres Briançon je trouve au sol mon bonheur et enfile mon plastron de super héros ville de Briançon. La routine jusqu'au milieu du Chalvet ou les poches vides de ravitaillements et sans eau je fais une petite hypoglycémie. Pause pipi, enfin soulagé un concurrent me complimentera "mon gars t'as les couilles bien accrochées".
J'arrive en haut du Chalvet remplis les poches et l'estomac, souris toute la descente en pensant que j'aurais fait 180 kilomètre en tong si j'avais pas pris mes souliers, je ferais bien le double en vélo. Je sais maintenant que le finish est pour moi quoi qu'il arrive, l'idée me viens de courir pied nus mais la raison l'emporte car je ne l'ai jamais fait et le risque de finir broyé est trop grand.
Je pose le vélo et fait le choix de mon plan de course courir lentement à 10,5km/h de moyennes le premier semi et d'accélérer au second. J'ai l'obsession de pas me blesser adopte une foulé rasante et économe sachant que mes 204 km de course à pieds de préparation sont insuffisants et que les courbatures me rattraperont obligatoirement cette fois- ci. Tout au long de la course à pied je m'arrête régulièrement pour faire pipi, remplir ma bouteille et manger et refaire pipi. Au fur et à mesure de ma course les courbatures arrivent ma vitesse diminue un peu, je suis énervé d'uriner si souvent, mais idiot je bois toujours autant. Pas très motivé à être aussi lent, je fais le choix de marcher dans les descentes et vite dans les montées, je me mets déjà dans la phase post épreuve, privilégiant la récupération.
Je finis tranquillement en rigolant de toutes ces situations bien cocasses pendant l'épreuve, trouvant l'épreuve vélo toute plate voir descendante, ayant eu des jambes de fou à vélo et ne les utilisant à aucun moment sauf pour faire l'imbécile, comme un sprinteur avant une arrivé massive j'ai pas donné un coup de pédale. J'ai fait mon premier marathon, mais je suis déçu et satisfait à la fois d'être finisher.
Content de ne pas avoir aggravé ma blessure, voir la soulagé au second semi. Et déçu de ne pas avoir fait la course à mon maximum quitte à ne pas être à l'arrivée.
Je me souviendrai de Gérard en invoquant mon envie de pratiquer le triathlon à la journée des associations en septembre 2014, lui précisant mon désir de faire Embrun que je courais un peu depuis quelque mois et que j'allais me remettre au vélo, sont regard changeant et une posture indescriptible l'envahir en lui disant ne pas savoir nager. J'étais sûr de moi et avait dans l'idée mon plan d'attaque.
Les longues distance ne sont que des mythes à casser, pour qui n'est pas trop vieux et en bonne santé tout ayant un passé un peu actif, c'est bien plus simple que 10 seconde au 100 m. Alors lancez vous.
"Qui boit beaucoup fait pipi souvent"
"l'appareil de fitness le plus dur c'est la poignée de porte de la maison"
"Les limites sont celles que l'on s'impose".
Mais lisez ceci avant:
http://blog.lamaisondelamontagne.org/post/2011/03/%22Le-v%C3%A9ritable-grimpeur-n-a-pas-besoin-de-rocher%22
Calain
 
Message(s) : 34
Inscription : 17 Septembre 2014, 14:48

Re: EMBRUN 2015

Message par Juanito » 24 Août 2015, 09:21

J adore. On en redemande. Vivement le prochain épisode.
Comme quoi Embruns marque autant les esprits que les corps.
Qui a dit que c était un sport de brutes.
Que des poètes.
Jp
Juanito
 
Message(s) : 18
Inscription : 01 Août 2013, 14:44

Re: EMBRUN 2015

Message par Christophe » 23 Août 2015, 15:03

Génial !!! C'est du Calain tout craché ! Vivement la suite ... Et j'attends celui de Flavie ! En tout cas bravo à tous les deux : Alain a réussi à stopper ses essuis-glaces et Flavie à enlever sa combinaison néoprène pour nous faire un festival sur le vélo et en course à pied. On est fiers de vous !
Christophe
 
Message(s) : 113
Inscription : 27 Septembre 2013, 20:32

Suivant

Retour vers Les courses

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 1 invité

cron